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Photo du rédacteurNatacha M.

La peinture sèche...


La peinture sèche [les larmes et la sueur aussi].

Nous arrivons enfin au bout de nos peines. Nous avons commencé il y a près de quatre mois le chantier dans le nouvel appartement que nous venons d'acheter. Réaliser la totalité des travaux intérieurs n'a certainement pas été l'idée la plus judicieuse que nous ayons eu, surtout à ce moment de nos vies.

La fatigue est telle que l'on peine presque à se réjouir de s'installer dans ce nouveau nid. La charge de travail pèse lourd sur nos épaules et les heures de sommeil en retard pèsent lourd sur nos paupières. La reprise de mon travail et l'idée saugrenue de Mini#2 de s'envoyer à nouveau des festins lactés nocturnes n'ont pas amélioré nos faces de zombies. Entre l'excitation d'enfin terminer ce chantier sans fin et le soulagement d'enfin oser se reposer, il y a aussi un sentiment de frustration.

Durant ces quatre mois, des moments précieux de notre vie de famille ont été sacrifiés. Alors que le Maxiloup cumulait les heures de travail jusqu'en milieu de nuit, je me retrouvais seule pour nourrir, changer, coucher et consoler des miniloups pas toujours coopérants. Chaque soir de semaine et chaque week-end ont été consacrés à faire du crépi, peindre, poser du carrelage, du parquet, couler des chapes, faire des joints et j'en passe. Tant d'heures que nous n'avons pas pu passer ensemble, en famille.

Je n'ai pas de regret parce que vivre avec des regrets ce n'est pas vivre vraiment. Néanmoins, si c'était à refaire, je ne le referai pas. Du moins, pas de cette manière. Pas avec un bébé de quelques semaines. Un bébé qui aujourd'hui a cinq mois et demi et je garde ce sentiment amer de ne pas avoir pu profiter pleinement de lui. Peut-être que cette note de frustration est commune pour un deuxième enfant. Inévitablement, on tire des comparaisons avec le premier. Des comparaisons parfois douloureuses. On se dit que peut-être on aurait dû faire autrement, faire d'autres choix.

Mais qu'importe. Vivre avec des regrets, ce n'est pas vivre vraiment.

Aujourd'hui la peinture a séché. Il est temps de la couvrir d'une délicate couche d'amour, de joie et de sourires.

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