Voici l'histoire de Noël que j'avais écrite pour mes enfants.. Elle est à votre disposition gratuitement pour vos loulous afin de patienter avant Noël. J'espère qu'elle vous plaira. N'hésitez pas à me mentionner sur Instagram @mengojuice lors de vos moments de lecture, ça me ferait tellement plaisir <3
Douce découverte,
N.
1er décembre
Quand Tom ouvrit les yeux ce matin, il savait que aujourd’hui c’était une journée toute particulière. Il était encore bien au chaud dans son lit mais il savait que dehors il faisait si froid que ses petites joues devenaient aussi rouges que le nez de Rudolphe. Mais oui, tu sais, Rudolphe, c’est le nez qui conduit le traineau du Père Noël. Et justement, Tom se sentait excité comme une puce parce que aujourd’hui, c’était la veille de Noël. Cela faisait plusieurs semaines qu’il traçait chaque jour sur son petit calendrier de papier. Cette fois, ça y est, se dit Tom. Il ne reste plus qu’un dodo avant Noël. Tellement excité à l’idée d’enfin pouvoir ouvrir ses cadeaux demain qu’il sauta hors de son lit comme un petit kangourou.
« Maaaaaaaaman », hurla-t-il en descendant les escaliers à toute vitesse. Mmmh mais c’est quoi cette bonne odeur, se dit Tom en agitant ses petites narines. Je sais, c’est des gaufres. Waouh, mais c’est génial. La journée va être géniale, se dit-il. Alors qu’il débarque dans la cuisine, il trouve Papa en train de chauffer les dernières gaufres et maman boit son thé, le nez dans le journal.
« Bonjour Tom » lui disent-ils en cœur. « Tu as bien dormi mon petit loup », lui glisse maman dans l’oreille en lui caressant doucement ses cheveux encore tout ébouriffés.
« Mouais bien dormi », répond Tom en croquant à pleine dent dans une gaufre encore tiède. « Ce soir, c’est Noël » dit-il la bouche encore pleine .
« Non, ce soir, c’est la veille de Noël mon chéri ». « Noël, c’est demain…tu devras encore attendre une nuit avant d’ouvrir tes cadeaux mon petit loup ».
Encore une nuit. Tom est un peu grognon. Il s’était dit qu’il pourrait sûrement ouvrir ses cadeaux avec un peu d’avance. Un jour d’avance, c’est pas grave. En plus, ce soir, on fête déjà Noël avec Mamie Henriette, Tata, tonton et les cousines.
« Allez Tom, la journée va vite passer », dit maman en voyant la déception dans les yeux du petit garçon. « Tu pourras te mettre en cuisine avec moi, j’ai besoin de ton aide pour préparer le repas de ce soir ».
2 décembre
Tom avait mal aux mains, aux épaules et même un peu au dos.
Il avait aidé sa maman presque toute la journée en cuisine. Ensemble, ils avaient préparé une énorme dinde rôtie pour le repas de Noël, enfin la veille de Noël. Le vrai Noël, c’est demain a dit maman. Il avait aidé à couper les légumes, peler les pommes de terres. Ensuite, ensemble, ils avaient préparé deux énormes tresses pour le déjeuner de demain. « Tu pourras manger de grosses tartines en ouvrant tes cadeaux demain », lui avait dit maman. Les yeux de Tom avaient immédiatement brillé de mille feux. Il avait tellement hâte d’enfin pouvoir découvrir le contenu des paquets glissés depuis quelques jours sous le sapin. Il avait déjà pu voir que plusieurs paquets avaient son prénom inscrit dessus, le plus gros même lui était destiné. Peut-être est- ce train électrique dont il rêve ? ou alors ce robot géant ?
Allez plus d’un dodo, se dit-il.
Il venait de terminer de confectionner des biscuits avec l’aide de papa. Des petites étoiles à la cannelle. Ses préférés. Il avait encore les mains pleines de pâtes et un peu de farine sur le bout du nez. « Merci pour ton aide mon petit loup, tu peux aller prendre ton bain maintenant, ça va te faire du bien ». Tom délaça son tablier et quitta la cuisine. Il aimait bien aider à faire à manger mais ça fatigue quand même. Je me demande comment font les cuisiniers qui cuisinent toute la journée pour ne pas être fatigués se dit Tom en grimpant les marches pour rejoindre la salle de bain.
3 décembre
Tom ferme les yeux et s’imagine à la mer. Non pas la mer, au bord d’une énorme cascade. Glouglouglouglou. Il écoute l’eau couler, on dirait une jolie chanson, ça le fait sourire. Il ouvre les yeux et regarde son bain se remplir.
« C’est presque prêt bonhomme, tu veux des bulles », lui demande papa ? Tom hoche de la tête. Il adore les bulles. Bon il sait qu’il n’ose pas en mettre partout dans la salle de bain sinon Papa et Maman risquent de se fâcher.
« Attend P’pa, j’vais chercher des jouets » dit Tom avant de filer comme un éclair dans sa chambre à pieds nus et en culotte. Il revient les bras chargés de voitures, de son bâteau Lego et des figurines en plastique.
« Tu veux vraiment prendre tout ça dans l’eau ? » lui demande Papa, un peu sceptique.
« Oui, P’pa, ils ont tous besoin d’un bon shampoing avant de fêter Noël » dit Tom avec enthousiasme. Il glisse un orteil dans l’eau. Mmmh, c’est si doux, si tiède. Ça fait vraiment tu bien. Papa lui tend les jouets un à un et hop, Tom les plonge immédiatement sous l’immense couche de mousses. C’est génial, se dit le petit garçon, je pourrai faire une chasse aux trésors. Il s’empare alors des petites figurines et leur explique son plan. « Toi Superman, tu dois trouver le bon chemin pour qui nous permettra de sortir du labyrinthe de savon, et toi l’ogre tu dois retrouver le bateau qui a coulé sous la mer de mousse »..
Tom joue pendant de longues minutes dans son bain, ça fait du bien de s’inventer des histoires comme ça.
La porte s’ouvre gentiment et Maman pointe son petit nez.
« il sera temps de sortir mon petit loup. As-tu lavé ta frimousse ?»
« Ah et bien, on dirait que non », ajoute-elle en tapotant son petit nez encore plein de farine.
4 décembre
Tom adore quand il sort du bain. Ses cheveux sentent bon le savon et ses joues sous si douces. Il file dans sa chambre sa serviette de bain autour de la taille. Il fait la moue en voyant ses vêtements sur son lit. Une chemise. Maman veut toujours que je mette une chemise pour les « grandes occasions » comme elle dit. Il s’approche de plus près. Tiens, je n’ai jamais vu cette chemise se dit Tom. Elle arbore des petits pingouins avec un bonnet de Père Noël. Elle est plutôt rigolote se dit Tom en l’enfilant avec un petit sourire.
« Comme tu es craquant, mon petit loup » lui souffle Maman lorsqu’il redescend la retrouver au salon. Papa est en train d’arranger les guirlandes du sapin de Noël qui ne cessent de glisser sur les branches de plastique. Je vous avais dit d’en acheter un avec de vraies épines pense Tom à l’attention de ses parents.
« Ça met bien trop de bazar » lui avait répondu Maman. Tom se mis alors à rêvasser en regardant scintiller les petites lumières jaunes : « Moi quand je serai grand, je mettrai dans mon salon un grand sapin qui aura grandi dans la forêt. Ses épines sentiront si bons dans mon salon qu’en fermant les yeux, j’aurai l’impression de voler au-dessus de la forêt. ».
5 décembre
Ding-Dong. La sonnette sort Tom de sa rêverie.
« Va vite ouvrir Tom, les invités sont là »
A peine est-il arrivé à la porte, que déjà Mamie Henriette ouvre la porte en grognant :
« Mais il y a personne dans cette maison ? Poupette a froid ».
Poupette c’est le chihuahua de Mamie Henriette. C’est un peu son doudou en fait. Elle l’habille toujours avec des petits pulls tricotés et lui achète des colliers plein de brillants parce qu’elle dit toujours que « Poupette c’est son trésor ».
« Si, bien sûr, Entrez, entrez » dit maman qui arrive en trottinant dans le couloir, une spatule et un gant de cuisine à la main.
On s’échange des bisous et on enlève les manteaux, mais surtout on ne reste pas dans l’entrée pour « pas que Poupette ne prenne froid ».
Tom est heureux de passer cette soirée avec sa famille. Ça lui fait toujours plaisir de passer du temps avec ses cousines même si parfois elles le chicanent un peu. Elles lui volent parfois des pièces de ses Lego préférés et ça il n’aime pas du tout. Mais la plupart du temps, ils jouent ensemble à se cacher dans la maison et la veille de Noël ils ont un autre jeu préféré. Essayer de deviner à qui appartiennent les cadeaux qui n’ont pas encore de noms. Mais Tom sait déjà que le plus grand c’est le sien, il avait réussi à espionner quand sa Maman terminait l’emballage. Il avait tellement hâte de pouvoir les ouvrir mais il sait qu’il devra encore attendre jusqu’à demain matin.
6 décembre
Tom a le coude sur la table et sa main retient sa tête qui tombe de fatigue. Il entend le brouhaha des discussions. Papa et Mémé Henriette ne sont pas d’accord sur un sujet mais Tom n’a pas compris lequel. La dinde de Maman était délicieuse. La bûche de Noël aussi était très bonne. Tom avait aidé sa Maman à la décorer et comme c’est le plus petit de la famille, tout le monde a été d’accord de lui donner les petites décorations en sucre. Il s’était régalé mais maintenant il avait le ventre un peu lourd. Ses paupières aussi étaient lourdes.
« Tu t’endors à table mon petit loup ». lui dit doucement Maman.
« il est temps d’aller te coucher, demain c’est un grand jour » lui glisse-t-elle tendrement au creux de son oreille.
Tom ne se fait pas prier, il est si fatigué qu’il n’arrive même plus à dire bonne nuit à toute la famille. Tant pis, ils leur fera un bisou demain puisque ce soir tout le monde passe la nuit à la maison.
Il sent des bras le soulever du sol. C’est Papa. Il aime tellement quand Papa le porte contre son cœur comme quand il était plus petit. Il plonge son nez dans le cou de Papa qui sent bon le parfum.
Soudain, le drap frais mais doux touche sa joue.
« On fait l’impasse sur les dents ce soir mon bonhomme » lui chuchote Papa.
« On dira à Maman qu’on les brossera deux fois demain matin »
La seule chose que Tom de souvient avant de sombrer dans le monde des rêves, c’est le doux baiser que Papa lui colle sur le front.
Bonne nuit Tom.
7 décembre
Tom a chaud mais pourtant quand il regarde ses pieds il voit qu’il est en chaussettes. Dans la neige. Il ne sait pas vraiment où il se trouve mais de grands sapins de Noël se dressent toute autour de lui. Ah oui, c’est la nuit de Noël se souvient Tom.
Il marche et la neige fraiche crisse sous ses petits pas.
Soudain. Il aperçoit une forme devant lui. On dirait un énorme paquet de Noël. On dirait même son paquet de Noël, celui qu’il a tellement hâte de pouvoir ouvrir. Il se dirige vers le cadeau qui brille sous les guirlandes des sapins. Pourtant, c’est étrange.. A chaque pas que Tom fait, le cadeau semble reculer. Tom marche encore et encore. Ses chaussettes sont pleine de neige mais pourtant il n’a pas froid. Il se demande où il se trouve, il ne reconnaît pas vraiment cet endroit mais il entend une douce musique qui le rassure. On dirait cette mélodie de piano que Maman aime tant. Il se laisse bercer quelques minutes en marchant les yeux à moitiés-fermés. Quelque choses l’empêche de voir correctement. Il regarde ses bras et voit qu’il porte la même chemise que pour le repas de Noël tout à l’heure. Des petits points dorés parsèment ses avant-bras. Il regarde de plus près. Ce sont des flocons de neige en or.
Il neige de l’or, mais où suis-je se dit Tom.
8 décembre
L’or ne tombe plus du ciel et Tom a perdu son gros cadeau de vue. Il avance encore quelques pas et remarque que la lumière autour de lui faiblit. Il lève le nez et aperçoit qu’il se trouve au pied d’un gigantesque sapin avec des branches majestueuses.
Il est toujours en chaussettes mais la neige a disparu du chemin. A la place se trouvent des milliers de petits cailloux noirs, c’est rigolo, cela lui fait un petit massage sous les pieds. Tom a le sourire, il entend toujours légèrement la douce mélodie de piano et il se dit qu’il est en sécurité. Il entend un léger crissement devant lui et soudain, le tronc du sapin devant lui commence à se déformer.
Tom ne sait pas si il doit partir en courant ou attendre pour voir ce qu’il se passe. Le tronc continue de bouger à la surface si bien que peu à peu Tom semble percevoir un visage.
Le petit garçon secoue la tête pour essayer de se remettre les idées en place. Il chasse cette image de visage et décide de quitter les lieux. Il se retourne mais.. ses pieds refusent de bouger. Il n’arrive même pas à lever les orteils.
« Où tu veux aller bonhomme ? » lui dit une voix douce et rauque.
Tom écarquille les yeux. C’est l’arbre qui vient de lui parler. Sur l’écorce du sapin, Tom aperçoit désormais un vrai visage de vieil homme. Il le regarde fixement d’un œil protecteur et interrogateur à la fois.
9 décembre
Un arbre vient de lui adresser la parole. Est-ce que je dois vraiment répondre à un arbre se dit Tom. Maman me dit que je ne dois pas parler aux gens que je ne connais pas mais est-ce qu’un arbre fait partie de cette catégorie ? se demande le petit garçon.
« Eh ho, tu es sourd mon bonhomme ? », le vieil arbre le rappelle à la réalité.
« Euh non, M’sieur .. Enfin M’sieur sapin » bredouille Tom.
« Que cherches-tu ? » lui redemande le vieux visage en écorce.
« Je… je sais pas vraiment.. » lui dit Tom, un perdu.
« Je crois que je cherche mon cadeau de Noël » lui lâche-t-il finalement..
Ton cadeau de Noël.. lui répond le vieil arbre interrogateur ?
« Oui, il y a un gros paquet sous le sapin à la maison et je sais qu’il est pour moi, j’ai vraiment hâte de l’ouvrir et … et je l’ai vu tout à l’heure devant moi, près des sapins illuminés. J’ai essayé de le suivre mais à chaque pas que je faisais en sa direction, mon paquet semblait s’éloigner de moi. Et voilà qu’en essayant de le retrouver je me suis retrouvé ici devant vous ».
« Mhhhh ». fit simplement le vieil arbre. « ce cadeau semble important pour toi.. Pourquoi ? »
« Je.. je sais pas » balbutie Tom. « J’aime bien recevoir des cadeaux et celui-ci a l’air si grand, cela doit être un joli cadeau », explique tant bien que mal le petit garçon.
« mmmh.. » fit encore le vieux sapin. « Si tu aimes bien les cadeaux, tu es à la bonne place mon garçon ».
« Ah oui ? » demande soudainement Tom très intéressé. « Vous avez vu mon cadeau ? ».
« ah ça je sais pas.. à mon âge je vois plus très bien… mais viens près de mon oreille, je vais te dire un secret ».
Tom s’approche des grandes branches arquées sur les côtés du tronc qui ressemblent à deux grandes oreilles.
« Je suis une usine à jouets », lui dit alors le vieux sapin d’une voie pleine de mystères.
10 décembre
« Une usine à jouets » répète Tom complétement abasourdi.
Il n’arrivait pas vraiment à croire ce que disait ce vieil arbre. En même temps, les arbres ne parlent pas normalement alors peut-être était-ce vrai ?
« Est-ce que je peux la visiter ?» demande timidement le petit garçon.
« Bien sûr mon bonhomme, c’est déjà pour ça que je t’ai demandé de t’approcher de mon oreille. C’est ici la porte d’entrée magique ».
Tom regarde attentivement l’oreille en branche de son nouvel ami. Il distingue une partie plus sombre, l’entrée de son oreille.. qui ressemble drôlement à l’entrée d’un toboggan.
« Vas-y n’aie pas peur mon bonhomme, place tes pieds en premier puis laisse-toi glisser dans le tuyau de mon oreille ».
Tom hésite, puis il place un pied, puis un autre. Le voilà assis au bord de ce trou sombre. Cela lui ferait presque un peu peur mais il entend à nouveau cette musique douce que sa Maman aime tant jouer au piano. Il se dit que c’est un signe et sans plus réfléchir, il donne une petite impulsion sur ses mains et le voilà propulsé au cœur du vieux sapin.
11 décembre
Le toboggan glisse à merveille mais Tom ne prend pas trop de vitesse pour autant. Il regarde autour de lui durant sa glissade et voit des petites étoiles briller sur les parois qui l’entourent. Il a de jolis oreilles ce vieux sapin, se dit Tom. Après quelques secondes de descente, il voit une lumière pointer au bout du tunnel. Me voilà arrivé, pense le petit garçon. Il n’a pas le temps de se poser d’autres questions que.. PLOUMMM. Voilà que son derrière rebondit doucement sur une énorme coussin blanc aussi doux que le foulard de sa Maman. Tom regarde autour de lui avec des yeux aussi ronds que des billes. Il se trouve dans une énorme caverne de bois qui brillent de mille feux. Il retrouve des milliers de petites étoiles sur les murs qui éclairent cet étrange endroit avec une douce lumière de Noël.
Alors que Tom est encore en train d’observer la pièce dans laquelle il se trouve, il sent quelque chose lui chatouiller les chaussettes. Il tourne son regard et voit… un petit lapin lui renifler les pieds. Il sursaute d’étonnement, le lapin sursaute aussi et le regarde avec des yeux curieux.
« Qui es-tu petit homme » lui dit le lapin.
« Je.. ». Waouh, un lapin qui parle… Tom n’en croit pas ses oreilles, ni ses yeux d’ailleurs.
« Je m’appelle Tom.. c’est .. le sapin.. qui m’a dit de venir ici ».
Le lapin le regarde fixement, ses joues se gonflent.. puis il éclate de rire. Il se roule par terre et agite ses petites pattes en l’air tellement il rigole »
12 décembre
Tom regarde le lapin qui se calme enfin après sa grosse crise de rire.
« Le sapin… le sapin.. », suffoque encore le lapin complètement hilare.
« On l’appelle le vieux Sam ici dans la maison, le vieux Sam, c’est le patron de la maison ici.. mais alors si on l’appelle le sapin.. je peux te dire, petit homme, qu’il n’aime vraiment pas ça.
« Ah bon .. » répond Tom tout penaud, en se demandant si il avait appelé le vieux Sam, « sapin » lors de sa discussion.
« Ah non, il déteste ça. C’est une insulte dit-il. Il est un arbre avant d’être un sapin. Et lorsqu’on lui dit qu’il est un sapin, ça lui rappelle que lui n’a pas de feuilles.. et comme il ne perd jamais ses épines, ça lui met un peu le cafard. Le vieux Sam dit qu’il aimerait bien aussi pouvoir changer de robe à chaque saison, voir ses épines devenir verts claires, puis vertes foncés, puis rouge ou jaune à l’automne. Mais non.. c’est un sapin donc il garde ses épines..
« Mais.. pourtant, il est joli et majestueux avec ses épines. D’ailleurs, c’est le seul arbre qui ne passe pas l’hiver tout nu, il devrait en être fier ».
« Ahh petit homme, on a déjà essayé de lui expliquer mais c’est peine perdu. Bon, maintenant, tu le sais, n’utilises plus le mot sapin pour parler du vieux Sam. D’ailleurs, moi, c’est Arlo.
« D’accord, merci de l’information Arlo » répond Tom encore un peu perturbé par tout ce qu’il vient d’entendre.
« J’accueille les visiteurs de l’usine à jouets.. tu veux faire un tour ? » lui demande Arlo le regard malicieux et les moustaches frétillantes d’impatience.
13 décembre
« Évidemment que je veux faire un tour » ne peut s’empêcher de crier Tom qui trépigne d’excitation. Peut-être va-t-il retrouver ici son cadeau, qui sait ?
Arlo tourne ses petits pattes blanches et fait signe au petit garçon de le suivre. Tom marche tant bien que mal sur l’énorme coussin blanc. Il s’enfonce comme si il marchait.. sur un nuage de coton. Le voilà arrivé au bord du coussin qu’il aperçoit un petit train rouge. Les wagons sont décorés avec d’énormes étoiles dorées et à l’avant, deux petites taupes tirent le convoi.
« Allez saute » lui dit Arlo en agitant ses petites pattes en direction du siège en cuir d’un des wagons. Ni une, ni deux, Tom s’élance et s’installe confortablement dans le petit train. Arlo le rejoint et installe son petit derrière juste à côté de Tom. Le petit lapin fouille dans son pelage blanc comme la neige et en ressort.. une énorme carotte.
« T’en veux une ? » demande-t-il à Tom
« Euh non ça va bien, merci » répond Tom toujours de plus en plus étonné par ce qu’il découvre.
« Très bien, alors on y va, c’est parti les Taupines ! » dit-il avec en enthousiasme aux deux petites taupes à l’avant.
Aussitôt, le petit train s’ébranle.
14 décembre
Tom ouvre les yeux si fort que ça lui fait presque mal. Il ne veut rien manquer de ce spectacle incroyable. Au fur et à mesure que le petit train avance, il voit surgir autour de lui des dizaines et des dizaines de cadeaux. Des petits, des grands, des énormes et des minuscules.
« C’est pour qui tous ces cadeaux ? » demande Tom à Arlo.
Le lapin le regarde interloqué de sa question, croque dans sa carotte et lui dit :
« Eh bien petit homme, ce sont pour tous les enfants qui en ont vraiment besoin ».
Tom scrute le petit lapin.
« Tous les enfants ont besoin de cadeaux » lui dit-il presque agacé par la remarque du lapin.
Arlo continue de croquer sa carotte imperturbable, comme si il n’avait pas entendu…
Il se penche hors du petit train.. si bien que Tom ne voit plus que ses petites pattes blanches qui s’accrochent à la portière. Et voilà que Arlo se hisse à nouveau sur son fauteuil de cuire avec entre ses pattes un minuscule paquet joli emballé.
« Que penses-tu de ce cadeau » lui demande Arlo ? « Est-ce que tu l’aimerais ? » poursuit le petit lapin.
« Non » répond directement Tom.
« Ah oui et pourquoi ? Tu ne connais même pas son contenu »
« Oui.. mais il est tout petit ce cadeau ».
« La grandeur d’une chose ne détermine jamais sa valeur mon bonhomme…souviens-toi toujours de ça », le sermonne gentiment le lapin.
Le lapin lui tend le minuscule cadeau de Noël.
« Tiens, ouvre-le ». Tom s’exécute, partagé par la curiosité de voir ce qui se cache à l’intérieur et l’envie de jeter ce cadeau qu’il trouve ridiculement trop petit.
15 décembre
Tom ouvre avec soin le cadeau, il est si petit qu’il n’a pas envie de le faire tomber par terre.
Une fois le papier déballé, il découvre une jolie petite boîte blanche nacrée. Il ouvre le couvercle avec soin et que voit-il ?
Un sifflet.
Oui, un sifflet comme celui que les arbitres de football ou de hockey sur glace utilisent pour signaler une faute ou un mauvais comportement.
Ce sifflet est joli c’est vrai, il est doré et brille aussi fort que les étoiles qui parsèment les parois en bois de l’usine à jouets.
Un petit sourire coquin se dessine sur les joues poilus d’Arlo.
« Ben quoi, tu ne l’aimes pas ? » lui lance le lapin un brin taquin.
« Ben… » Tom ne sait pas quoi répondre. Il n’en veut pas de ce sifflet, ça lui sert à rien, que ferait-il avec un sifflet? .. puis c’est pas un vrai cadeau, c’est trop petit pour être un vrai cadeau de Noël.
Arlo le regarde toujours l’air amusé.
« Garde-le précieusement dans ta poche, il pourrait te servir » lui dit-il.
Me servir.. me servir à quoi.. se demande Tom déçu et agacé par la farce du petit lapin. Lui qui pensait trouver son cadeau de Noël ici.. pff cet endroit n’est pas si magique.. marmonne Tom intérieurement en glissant tout de même, à contre cœur, le sifflet bien protégé par sa petite boîte dans sa poche.
16 décembre
« Allez en avant les Taupines » lance Arlo enjoué à l’attention des deux petites taupes à l’avant du convoi.
Le petit lapin regarde Tom qui s’était installé en boule dans le coin de la banquette l’air un peu boudeur.
« Petit homme, je vais te montrer un passage secret qui va te redonner le sourire ». Le petit train rouge repart à la découverte de la caverne mystérieuse de jouets. Tom regarde sans cesse du coin de l’œil pour voir s’il retrouve le sien.. mais il y a en a tellement. Le petit train passe véritablement au milieu d’une vague de jouets qui dansent doucement sous la lueur des étoiles scintillant sur les parois de cet étrange usine à cadeaux.
Tom se penche un peu hors du wagonnet pour voir comment se déplace tous ces cadeaux. Et là, il voit sous les paquets des petites pattes. Tom se frotte les yeux.
« Vos..vos cadeaux ont des pattes » s’exclame-t-il tout étonné en regardant Arlo.
Le lapin rusé le regarde et lui dit simplement :
« Regarde bien, ce ne sont pas les paquets qui ont des pattes mais celles qui les portent »
Tom se penche encore un peu davantage pour observer le déplacement des cadeaux. Ils sont empilés les uns sur les autres si bien que c’est pas facile de distinguer qui se cachent là-dessous.
Tom se tourne vers Arlo pour qu’il lui donne davantage d’explications.
« Ce sont les fourmis du vieux Sam.. elles s’occupent de déplacer les paquets et en échangent elles habitent dans les milliers de petits trous qui se cachent dans les couloirs de bois de l’usine à jouets.
D’ailleurs, viens on descend ici. Je t’ai dit que je voulais te montrer un endroit secret.
Allez saute Tom, suis-moi ».
« Merci les Taupines » lance le petit lapin en s’éloignant en courant vers une galerie sombre.
17 décembre
Tom est essoufflé. Il suit le petit lapin qui galope entre les galeries. On dirait un vrai labyrinthe. Il court comme il peut mais il commence vraiment à se sentir fatigué. Finalement, est-ce que mon cadeau est vraiment ici se demande le petit garçon.
C’est alors que.. patratra. Il trébuche lourdement à terre. Il se relève et regarde ce qui a causé sa chute. C’est Arlo qui se tient juste là en tenant une longue carotte devant lui exprès semble-til pour que Tom s’encouble.
« Chhhhhht, c’est ici le passage secret lui dit Arlo d’un œil malicieux.
Le petit lapin pointe sa carotte en direction de la paroi de bois foncé. Au premier regard, Tom ne distingue rien puis il voit un petit point brillant. Rien de plus.
Il s’approche de plus près et voit qu’il s’agit d’une petite étoile dorée.
« Décroche-la » lui dit Arlo.
Tom s’exécute sans trop réfléchir.
« Maintenant prend-moi dans tes bras » lui ordonne le lapin.
« Pourquoi ? » réplique aussitôt le petit garçon étonné de cette demande.
« Et bien pour que je puisse faire le voyage avec toi » lui répond le lapin du tac au tac.
« Maintenant serre la petite étoile au creux ta main. Serre aussi fort que tu peux. Et tu ne me lâches pas hein. Sinon tu risquerais de te perdre.
Tom serre Arlo fort contre son cœur et presse la petite étoile si fort dans sa paume qu’il sent les petites branches s’enfoncer doucement dans sa peau.
18 décembre
Plus il serre l’étoile, plus elle brille au fond de sa main. La lumière s’échappe entre ses doigts et elle devient si forte qu’elle oblige Tom à fermer les yeux quelques instants.
Alors qu’il rouvre doucement les yeux, il remarque que la lumière est un peu moins forte mais surtout qu’elle n’est plus jaune mais blanche. D’ailleurs, tout est blanc autour de lui désormais. Tom regarde ses pieds, enfin ses chaussettes et remarque qu’il se trouve à nouveau… dans la neige.
« Bon, euh, moi aussi je t’aime bien mais tu peux me lâcher maintenant » marmonne Arlo en gesticulant pour s’extirper des bras de Tom.
« Ou sommes-nous Arlo ? » demande doucement le petit garçon en s’agenouillant pour déposer délicatement la petite boule de poils à terre.
« Ou on est ? Et bien regarde autour de toi, c’est tout blanc.. on est.. quelque part dans le Grand Nord ! » s’exclame le lapin visiblement ravi de ce voyage polaire express.
Tom tourne sur lui-même effectivement c’est tout blanc. Il n’y voit rien du tout.
« Allez ramène ton derrière de petit homme » lui lance Arlo qui repart en galopant dans la neige.
« Et ne perd pas l’étoile » lui hurle-t-il. «C’est notre ticket retour pour la maison » entent-il encore alors que la voix du petit lapin semble se faire emporter par le vent glacial qui balaie la banquise.
19 décembre
Tom commence à en avoir un peu marre de suivre sans cesse ce lapin espiègle partout. Mais bon, il n’ pas trop le choix. Il ne sait même pas où il se trouve. Il fait encore quelques enjambées et il aperçoit Arlo assis en train de se lécher les pattes.
« Ah ce froid irrite mes poils de pieds » lui lance le lapin entre deux coups de langues. Soudain, Tom entend un sanglot. Quelqu’un pleure non loin de lui. Arlo a entendu lui aussi et il semble connaître le chemin qui mène à ces sanglots de détresse. Il s’engouffre par une petite porte. Tom n’avait même pas remarqué avec le vent et la neige qui se met à tomber qu’il se trouvait à quelques mètres d’un igloo d’eskimos. Il se met à genoux pour lui aussi entrer dans la petite cabane de glace. Une fois à l’intérieur il découvre deux personnes qui se tiennent dans les bras visiblement en plein chagrin.
Arlo s’approche doucement d’eux en frétillant ses petites moustaches. Tom le suit et demande spontanément.
« Bonjour, est-ce que l’on peut vous aider ».
Aussitôt, le couple emmitouflés dans d’épaisses peaux de bête lèvent la tête.
Ils semblent étonnés mais aussi soulagés de voir quelqu’un leur venir en aide.
« Nous avons perdu Oraki, notre fils », lui explique la maman en sanglotant.
« Il est parti pêcher mais la tempête de neige l’a surpris et il a dû perdre son chemin ».
« Ici quand le vent souffle la neige, on perd toute visibilité et on se retrouve comme coincé dans un grand mouchoir blanc. C’est impossible de retrouver sa route ». poursuivi le père d’un ton grave.
« En plus, c’est la veille de Noël », glisse la maman d’Oraki entre deux crises de larmes.
Devant cette détresse, Tom ne peut pas rester passif. La petite étoile qu’il tient toujours au creux de sa main lui donne du courage et surtout de l’espoir pour cette mission de sauvetage.
« On va vous aider à retrouver Oraki, n’est-ce pas Arlo ? » lance le petit garçon.
Pas de réponse. Tom balaie la petite pièce de glace du regard.
Mais où est passé Arlo ?
20 décembre
Tom regarde à gauche à droite mais il doit se rendre à l’évidence. Arlo a disparu. Il ne peut quand même pas se lancer seul à la recherche d’Oraki. Il ne sait même pas où il se trouve, comment pourrait-il retrouver son chemin et mieux encore aider Oraki à rejoindre l’igloo de ses parents. Tom est désemparé mais il ne peut pas laisser les parents d’Oraki seuls face à leur tristesse. Il fait quelques pas dans leur direction et sans trop savoir quoi leur dire.
Sans réfléchir, il leur tend sa main paume ouverte pour leur montrer sa petite étoile magique, celle-là même qui les a menés ici.
Les parents d’Oraki regardent Tom avec leurs yeux encore brillants de larmes. Doucement, ils enlève chacun leurs mouffles qui les protègent du froid glacial et déposent l’un après l’autre leur main sur la petite étoile.
Tom sent la chaleur de leur paume sur la sienne . Démuni face à leur chagrin mais plein d’empathie pour eux, il décide de poser à son tour son autre main au sommet de leurs.
A ce moment, il ressenti une douce et agréable sensation dans sa petite main.
L’étoile semblait à nouveau réagir à la chaleur humaine.
Tous trois gardent alors leurs mains fermement sur le petit objet qui devient, à nouveau de plus en plus lumineux. Cette fois la lumière n’est pas diffuse et ne brûle pas les yeux. Elle s’envole vers le plafond comme un ballet d’étoiles dorés et scintillantes puis s’échappe alors par le petit trou d’aération au sommet de l’igloo.
Tous trois restent ainsi de longues minutes à espérer le retour d’Oraki et d’Arlo.
21 décembre
Soudain la lumière de l’étoile semble faiblir. Les parents d’Oraki lèvent la tête et retirent doucement leur main. Au même moment, Tom aperçoit un mouvement furtif à l’entrée de l’igloo. C’est Arlo, il n’en croit pas ses yeux. Le petit lapin semble gelé et fatigué. Il saute immédiament sur les genoux de Tom pour soulager ses petites pattes glacées.
« Et v’là le travail » lance Arlo d’un ton satisfait. Tom n’est pas sûr de comprendre sa remarque. C’est alors qu’il voit quelqu’un se faufiler à l’intérieur de l’igloo.
« Orakiii » hurle sa maman en lui sautant dans les bras. Son papa se lance également vers son épouse et son fils pour une tendre embrassade.
« Comment, comment.. » demande le père à Arlo entre deux larmes, de bonheur cette fois.
« C’est vous qui m’avez guidé » dit simplement le lapin.
« Nous ? » demande en cœur Tom et les parents de Oraki
« Oui » poursuit le lapin.. « Votre poignée de main pleine d’amour a activé l’étoile qui a diffusé une lumière si forte par la cheminée de l’igloo qu’il était ensuite facile pour moi et Oraki de revenir à la maison, malgré la neige et la brume.
« C’est votre solidarité et votre amour qui nous a permis de sauver Oraki » dit Arlo avec fierté en lançant un clin d’œil à Tom.
22 décembre
Tom, Arlo, Oraki et ses parents ont échangé une soupe de poissons bien chaude pour se remettre de leurs émotions.
« Il sera temps pour nous de retourner vers le vieux Sam », glisse Arlo à Tom entre deux lampés de soupe.
« Oui c’est vrai.. » dit Tom un peu déçu. « Mais avant cela je dois faire quelque chose chuchote-il dans la grande oreille du lapin.
Tom termine son assiette de soupe et remercie tout le monde pour leur générosité. Il s’avance ensuite vers Oraki et plonge sa main dans sa poche.
« Oraki, je crois que j’ai un cadeau pour toi » dit Tom en lui tendant la petite boite nacrée.
Un énorme sourire se dessine sur le visage d’Oraki et de petites fossettes se dessinent au creux de ses joues rosées par le froid.
« Oh merci Tom, c’est la première fois que je reçois un cadeau de Noël ». lui dit avec reconnaissance Oraki. Le petit garçon eskimo ouvre doucement la boîte comme si il déballait un fragile trésor. Ses yeux s’illuminent en découvrant le sublime sifflet doré, délicatement posé sur un petit coussinet.
« Tu ne pourras plus te perdre avec ce sifflet désormais. Si la tempête te surprend à nouveau, il te suffira de souffler dedans à plein poumon pour signaler à tes parents où tu te trouves »
Oraki jubile de joie. Tom est si fier de l’avoir rendu heureux. Il avait tort, ce minuscule cadeau était, en fait, si précieux.
Les deux garçons se serrent fort dans les bras. Arlo grimpe sur l’épaule de Tom et lui chuchote.
« Tu comprends maintenant ce que ça veut dire, les cadeaux sont pour ceux qui en ont besoin ».
23 décembre
Tom peine à ouvrir les yeux. Il voit pourtant de la lumière se glisser sous les stores de sa fenêtre. Il a un peu mal à la tête, il a l’impression qu’il a dormi une éternité. Il se frotte la tête, les yeux et jette un œil à ses vêtements. Tiens pourquoi je ne suis pas en pyjama se demande Tom en voyant sa chemise froissé et ses chaussettes à moitié enlevées.
Les souvenirs lui reviennent. Ah oui, le souper, Mémé Henriette.. les cousines.. ahhhh mais…
« C’EST NOËL » hurle le petit garçon en bondissant de son lit.
Il dévale les escaliers quatre à quatre et retrouve papa en train de siroter doucement son café noir. Maman lit son livre dans le coin du canapé.
« Bonjour chéri » lui disent-il en cœur.
« Je peux.. . » demande Tom en se précipitant vers le sapin pour s’emparer de son énorme cadeau. Soudain, il s’arrête dans son élan. Regarde le sapin, les lumières qui brillent, la petite étoile au sommet.
« Tout va bien Tom ? » lui demande maman d’un air un peu inquiet.
« Oui oui, ça va M’man.. » lui répond Tom un peu évasivement.
Il s’assied au pied du sapin et s’empare de l’énorme colis. Il est bien content de le retrouver là finalement. Mais pourtant, il n’est plus si impatient de l’ouvrir. C’est étrange, mais soudain ce cadeau n’a plus autant d’importance pour Tom.
24 décembre
C’était un train électrique. Celui qui rêvait d’avoir depuis plusieurs mois et pourtant Tom a l’impression qu’il manque quelque chose à son Noël pour être heureux. Il ne sait pas vraiment quoi. Au pied du sapin, Tom trouve une petite enveloppe avec son prénom.
« J’ose ouvrir cette lettre ? » demande-t-il à ses parents.
« Bien sûr » lui répond papa . « c’est de la part de Mémé Henriette, elle a glissé quelques sous pour que tu puisses t’acheter ce qu’il te ferait plaisir ».
Tom s’empare des billets et un sourire se dessine peu à peu sur son visage.
« P’paa, est-ce que le magasin de décoration est ouvert aujourd’hui ? » demande-t-il d’une voix tout excité.
« Euhh oui.. je crois qu’il ouvre jusqu’à midi pour les retardataires.. mais pourquoi ? »
« Il faut qu’on y aille vite, c’est important s’il te plaît papa » le supplie Tom. Son papa fronce les sourcils, regarde maman qui hausse les épaules puis s’empare des clefs de la voiture tout en faisant un petit clin d’œil à Tom.
Le soir-même, juste avant d’entamer le repas de Noël, Tom enfile ses bottes et se faufile dans le jardin. Il tient dans sa main une énorme lanterne. Elle lui a coûté tout l’argent de Mémé Henriette parce qu’elle change de couleur. Tantôt jaune, puis vert, puis rouge. Il la dépose délicatement au pied du grand sapin qui s’élève juste devant les fenêtres de sa chambre.
« Tiens voilà pour toi, cette lumière colorera tes épines toute cette nuit. Tu te sentiras comme un arbre qui se colore au grès des saisons. Joyeux Noël vieux Sam » murmure Tom. Il s’apprête à retourner dans la chaleur du salon, lorsqu’il aperçoit des petites traces fraîches dans la neige. Il n’en croit pas ses yeux. Ses yeux brillent de joie alors qu’il court à l’intérieur. Il s’engouffre à la cuisine. « Tooooom, tes bottes pleines de neige ! » hurle Maman. Il s’en fiche, il l’entend à peine. Il revient au pied du sapin et dépose à côté de la lanterne lumineuse, une énorme carotte.
« Joyeux Noël Arlo » chuchote Tom.
Il se faufile à l’intérieur le cœur léger sous une nuit scintillante. Alors qu’il referme doucement la porte derrière lui, il semble apercevoir une étoile filante.
Il sourit.
Que ce Noël est magique.
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