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  • Photo du rédacteurNatacha M.

Bébés-nageurs: expérience & conseils


On a débuté les cours de bébés-nageurs il y a trois ans environ, quand notre grand avait 2 ans et notre petit 4 mois. C’est sous l’impulsion de ma sœur qui fréquentait déjà les leçons avec ma nièce, qu’on a décidé de se jeter à l’eau au sens propre et figuré.

Pourquoi ? Sincèrement, je n’ai jamais voulu faire de mes enfants des Michael Phelps de demain, loin de là. La motivation principale était la sécurité. Avant que mes beaux-parents ne partent vivre en Italie, ils avaient pour habitude de garder chaque semaine nos petits chats et disposaient d’une énorme piscine dans leur jardin. Inscrire nos enfants aux bébés-nageurs était avant tout un moyen pour nous qu’ils apprennent à évoluer calmement dans l’eau et surtout développent le reflex salvateur de gérer la flottaison et dégager leurs voies respiratoires en cas de chute dans un plan d’eau.

En Suisse, les enfants sont tous appelés à prouver leurs capacités à savoir nager durant leur cursus primaire. Il s'agit d'une mesure de sécurité lors des sorties hors de classes. Sachant qu'ils devront de toute manière passer ce brevet à environ 10 ans, c'était, plus simple, pour eux, selon nous, d'apprendre le plus tôt possible.

Les bébés- nageurs permettent aussi dès les premiers mois de vie de développer une nouvelle approche à la motricité que sur la terre ferme. Ils découvrent une manière différente de se mouvoir et apprennent à gérer et coordonner leurs mouvements plus facilement dans l'eau.

Où ? Soyons clairs, les cours de bébés-nageurs n’ont pas forcément bonne presse en raison de leur caractère parfois rude voir choquant pour les parents. Il est vraiment important de trouver un cours et surtout un moniteur/trice qui corresponde à nos valeurs et à notre vision de l’apprentissage de la natation.

Nous avons la chance de pouvoir confier nos enfants à une personne douce et patience qui ne jette pas nos bébés dans l’eau, comme c’est le cas dans certaines classes de bébés-nageurs.

Il existe plein de formules… des exercices en groupes, avec les parents, individuellement, etc. Dans notre cas, la monitrice prend environ 5 minutes par enfant pour effectuer avec lui des exercices pour qu’il apprenne à nager sur le dos et à se retourner pour mettre son visage hors de l’eau afin de respirer. En grandissant, des exercices comme sauter dans des bouées, plonger du bord, aller chercher des anneaux s’ajoutent en fonction des progrès de l’enfant.

Dès 3 ans environ, selon l'enfant, il intègre un groupe de natation et les exercices se font de façon ludique avec les camarades.

Les cours se stoppent à 4 ans environ, début de la scolarité en Suisse. Notre grand vient donc toujours à la piscine avec nous mais ne participe plus aux cours de bébés-nageurs.

Comment ? Soyons clairs à nouveau, les enfants pleurent aux bébés-nageurs. Oui, ça fait mal au cœur. Mon mari avait encore plus de peine à gérer que moi et songé plusieurs fois à les désinscrire.

Pourquoi pleurent-ils ?

Parce que la position de nage sur le dos n’est pas une position qu’ils aiment. Ils se sentent vulnérables et c’est tout à fait normal, mais c’est la seule position qui permet de flotter en sécurité, sans se noyer. Donc malgré les grognements, pleurs ou cris, l'acquisition de cette position est primordiale. Nos enfants ont pleuré pratiquement à chaque cours, tous les deux jusqu’à leurs trois ans environ.

Rassurez-vous, ils pleuraient les quelques minutes dans les bras de la monitrice surtout pour nous signaler leur mécontentement et ensuite ils s’éclataient comme des poissons à sauter, se gicler et jouer comme des fous et à chaque fois, c’est la mission commandos pour les sortir du bassin donc ils ne sont vraiment pas traumatisés de l’eau, loin de là.

Faire de nos bébés des nageurs ? Sans forcément faire de cours, il a y des petites choses à savoir ou à mettre en place pour que les enfants apprennent les bons gestes et se familiarisent avec le monde aquatique en sécurité. 1. Dès les premiers mois de vie et lors du rituel du bain, il est important de ne pas « diaboliser » l’eau. Ne les prévenez pas avant de leur mouiller la tête, le visage sinon vous leur envoyez un message que l’eau est un danger dans toute situation, ce qui pourrait provoquer un blocage. Dans le même ordre d’idées, si votre enfant boit la tasse devant vous, ne soyez pas alarmiste. Rappelez lui, dans ses mots, qu’il n’est pas un poisson et ne peut donc pas respirer sous l’eau, d’où l’importance de se retourner pour respirer. 2. Pour que nos enfants apprennent la flottaison et à gérer leur corps dans l’eau, nous n’avons pratiquement jamais utilisé de moyen de flottaison. Nous avons jamais eu recours à des brassards de natation parce que l’enfant n’a pas une bonne position pour apprendre à nager avec cette aide. Les flotteurs à bras ne surélèvent que les avant-bras de l’enfant ce qui peut exercer une pression sur les omoplates. Ils peuvent aussi s’avérer dangereux puisqu’un enfant peut tout à fait avoir la tête immergée même avec des brassards si celui-ci est penché en avant et n’arrive pas à faire la bascule.

Il existe des moyens de flottaison qui respectent une position idéale pour l’apprentissage de la natation, c’est le cas de certaines bouées labélisées comme telles et des fameuses frites en mousse. Pour notre part, nous avons toujours porté nos enfants en eau profonde avant qu’ils ne gagnent en indépendance. C’est fatiguant évidemment et ça demande beaucoup d’implication, ça signifie que chaque baignade est centrée uniquement sur eux.

Il faut avoir en tête qu'un enfant ne se rend pas compte s'il porte des brassards ou un moyen de flottaison ou pas. Un enfant qui a toujours évolué dans l'eau avec une aide à la flottaison va croire que son corps flotte comme ça de manière normale. Il va peut-être, sans réfléchir sauter dans un plan d'eau, et s'il n'a pas ses brassards, cela peut avoir des conséquences dramatiques!

>>> Il faut absolument leur expliquer dans quelle position ils flottent et les laisser expérimenter - sous grande surveillance - comment leur corps réagit dans l'eau. 3. Faire de vos enfants des bébés-nageurs comportent aussi des dangers, aussi paradoxal soit-il. Mes enfants se sentent si à l’aise dans l’eau qu’ils n’ont aucune crainte. Cela signifie que s’ils ont une opportunité de sauter dans une piscine, ils vont le faire. Ils ne sont pas encore capables de mesurer le danger, de voir que nous ne sommes pas dans l’eau pour les rattraper. Cela nous est arrivé avec nos deux petits poissons.

En vacances au Mexique, notre grand alors âgé de 3 ans a sauté dans une piscine. Evidemment, j’étais juste derrière lui à le surveiller et j’ai immédiatement sauté aussi (oui elle était froide). Notre 2ème nous l’a fait cet automne, il a, lui sauté joyeusement dans la piscine de l’hôtel alors que l’on n’était pas dedans. Cette fois, c’est papa qui s’est mouillé. L’incident a d’ailleurs bien choqué un pensionnaire de l’hôtel parce qu’on a immédiatement grondé et puni notre fils. Le pauvre type n’y croyait de voir un gamin sauter dans la piscine puis se faire réprimander. On l’a grondé parce que nos enfants savent (en principe) qu’ils n’osent pas aller dans un bassin si on n’est pas, nous aussi, dans l’eau. Ces petits incidents nous rappellent qu’il ne faut JAMAIS lâcher un enfant des yeux lorsqu’il y a un bassin ou une étendue d’eau.

Un enfant peut se noyer en moins de trente secondes et en silence !

Les contraintes?

Les contraintes ne sont pas très nombreuses mais peuvent être lourdes dans l'agenda familiale. Il faut être présent de manière rigoureuse au cours hebdomadaire. C'est seulement une pratique régulière qui permettra à nos petits poissons de se sentir à l'aise dans l'eau. C'est donc un sacrifice au niveau du temps et de l'horaire parfois déjà chargé, c'est vrai. Mais c'est aussi un rendez-vous sympa en famille, ou un moment privilégié avec papa ou maman et les copains de la piscine.

Evidemment, cela implique aussi un investissement financier mais je pense qu'une fréquentation régulière à la piscine, sans forcément fréquenter des cours bébés-nageurs, permet aussi une adaptation tout à fait bénéfiques pour nos petits poissons.

Les progrès?

Il faut être patients pour voir les progrès et évidemment ils sont propres à chaque enfant. Il faut aussi savoir qu'ils évoluent souvent par phases et peuvent faire des avancées incroyables d'une semaine à l'autre puis rester sur le même pallier durant une période plus longue. C'est tout à fait normal, leur confiance dépend de la journée, leur degré de fatigue et d'une multitude de paramètres.

Dans notre cas, notre aîné a réussi à nager de manière indépendante en eau profonde vers 4 ans environ. Il a rapidement et tout seul appris à faire la brasse.

Notre cadet a toujours un peu de peine à vouloir nager sur le dos mais il est plus qu'à l'aise dans l'eau. Il saute, plonge et va chercher des anneaux sous l'eau. La vigilance est toujours vraiment de mise avec lui car, contrairement à son frère, il n'est pas encore autonome en eau profonde.

Avis?

Sincèrement, on ne regrette vraiment pas d'avoir investi du temps et de l'argent dans ces cours de bébés-nageurs. C'est un plaisir de les voir s'éclater dans les bassins et cela reste toujours des excellents moments en famille et entre amis.

Avoir des enfants à l'aise dans l'eau était important pour nous car nous aimons voyager et souvent, nous sommes à proximité de l'eau, soit la mer ou des lacs ou des rivières.

Nos enfants n'ont jamais été un frein lors d'excursions en mer, comme sur cette photo prise lors d'une sortie sur la Grande Barrière de Corail (alors que j'étais enceinte de sept mois - oui j'ai bien cru ne jamais pouvoir sortir de cette combinaison ;)).

La sécurité reste, évidemment, toujours primordiale. Sur certaines sorties en mer, aux Philippines par exemple, nous avons refusé de descendre du bateau avec nos enfants lorsque les conditions n'étaient pas réunis pour une baignade sécurisée. A notez encore que dans les cas où nous sommes appelés, nous aussi, à nager en eau profonde, nous nous mettons également les gilets de sauvetage

(les enfants les portent toujours en mer).

En espérant que vous avez désormais quelques éléments de réponses concernant les bébés-nageurs et le lien que nos enfants ont avec l'eau.

Douces baignades à vous et vos petits poissons.

N.

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