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  • Photo du rédacteurNatacha M.

Laissons-les être des enfants...


Mon fils a commencé son cursus scolaire à 4 ans et demi. Moi à 7 ans. Trois semaines après, il savait écrire son prénom. Evidemment que j'étais fière mais cela a aussi fait émerger plusieurs questions sur l'éducation de nos petits protégés et la pression sociale que nous mettons sur leurs épaules d'enfant.

Dès 4 ans, nos petits apprennent à reconnaître les chiffres, les lettres, les mélanges de couleurs, les animaux, le code de la route, la discipline, les règles de vie et surtout à vivre ensemble. Ils doivent gérer leurs affaires, leurs activités, leur temps et surtout leurs émotions.

J'ai parfois l'impression qu'on leur en demande beaucoup. Par le "on", je ne parle pas que du corps enseignant. Je parle aussi de nous, les parents. La société, le cadre scolaire, les attentes et le pire de tout, les comparaisons, nous poussent à faire d'eux des petits adultes. Des petites adultes qu'ils ne sont pas.

On aimerait qu'ils soient uniques mais aussi dans la norme. On veut qu'ils restent eux-mêmes sans s'éloigner trop de la moyenne. Pourquoi? Parce qu'on redoute l'isolement, le décrochement scolaire, le rejet des camarades. Dès les premières semaines, j'ai senti à quel point le milieu scolaire poussait chaque enfant dans un même moule. Ce n'est pas une critique mais une constatation. Mon fils est revenu quelques fois me disant qu'il était le seul...le seul à ne pas faire la gym en short ou à ne pas avoir une gourde dans son sac. A l'école, tu ne peux pas les laisser "être le seul", sauf si cela ne pose aucun problème à ton enfant, et encore. Il faut donc les aider à se glisser dans ce cadre sans perdre leur individualité, leur personnalité, leurs choix et leurs priorités.

C'est un défi énorme et ce défi n'est pas celui du corps enseignant mais c'est le nôtre, nous parents. Ne pas se laisser influencer par la pression de la masse se révèle être une épreuve bien plus rude que je ne le pensais. Parce qu'on veut leur bien, on a tendance à, sans le vouloir, nous aussi leur mettre cette pression malsaine.

Je l'ai fait aussi et je m'en mords les doigts aujourd'hui. Mon fils ne veut pas faire du vélo. Il aime pas, il redoute les chutes et ne veut pas apprendre. J'ai fait cette erreur que je regrette. Lui avoir dit qu'il fallait qu'il apprenne à aller en vélo "parce qu'il sera le seul de sa classe à ne pas savoir en faire". Je m'en veux, juste d'écrire ces lignes. Pourquoi mettre la pression sur mon fils pour cette futilité?

Je me suis remise en question, parce que oui c'est ça aussi la parentalité. Je me suis demandée pourquoi était-ce si important qu'il sache pédaler et avoir de l'équilibre sur son vélo? Est-ce que le fait de ne pas maîtriser cette activité lui portait préjudice? Maintenant? à 5 ans? Est-ce grave? Quelles sont les conséquences? Mon fils était-il un être moins précieux, moins unique parce qu'il ne savait pas faire du vélo?

Et là, la réponse m'a frappé en plein visage. Evidemment que non. J'ai cédé à la pression sociale et je veux pas qu'il en fasse de même. Il aime pas le vélo et il le dit. C'est plutôt une bonne chose. Peut-être que ça changera. Il apprendra quand cela sera une nécessité, ce qui ne semble pas être le cas pour le moment. Il sait, par contre, faire plein d'autres choses. Il adore nager, adore la trottinette, le skateboard et s'est découvert depuis peu une passion pour les arts martiaux. Il a, d'ailleurs, assisté il y a quelques jours à sa première leçon de kung-fu, après multiples demandes de sa part. Sa valeur est là. C'est tout. Il sait ce qu'il veut.

C'est comme ça que nos petits coeurs doivent se construire et c'est comme ça qu'on doit les soutenir. Dans cette lutte constante, rude et complexe, d'être uniques sans sortir du cadre.

D'être eux-mêmes simplement.

Des enfants.. avec des faiblesses, des préférences, des craintes et des passions.

Courage.

N.

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